La guerre des générations au bureau : mythe ou réalité ?

Dans les salles de réunion comme autour de la machine à café, le « choc des générations » fait couler beaucoup d’encre. Baby-boomers accusés de trop aimer la hiérarchie, millennials stéréotypés en accros au feedback constant, et génération Z décrite comme hypersensible… Les clichés s’empilent, mais que traduisent-ils vraiment ? Cette soi-disant guerre des générations n’est-elle pas avant tout une vision simpliste d’une réalité bien plus nuancée ?

Et si les tensions professionnelles naissaient moins de ces différences d’âge que d’un autre phénomène : nos personnalités ? Herminia Ibarra et le modèle MBTI (Myers-Briggs Type Indicator) nous offrent des clés pour déconstruire ces idées reçues et proposer une gestion des équipes plus éclairée.


Les entreprises aiment les étiquettes générationnelles. Elles permettent de segmenter les collaborateurs en groupes supposément homogènes, facilitant un discours managérial global. Pourtant, cette simplification peut devenir un écran de fumée masquant les vraies causes des tensions au travail. Herminia Ibarra, professeure à la London Business School, souligne dans Act Like a Leader, Think Like a Leader que « les tensions dans les équipes sont souvent liées à des attentes mal gérées ou des styles de travail mal adaptés, plus qu’à des différences d’âge ».

Prenons le modèle MBTI. Celui-ci classe les individus selon leurs préférences cognitives et comportementales :

  • Les introvertis (I) préfèrent le calme et la réflexion, alors que les extravertis (E) s’épanouissent dans les échanges.
  • Les profils Jugement (J) planifient et structurent leur travail, tandis que les Perception (P) privilégient l’adaptabilité et la spontanéité.

Ces traits transcendent les générations. Une personne Z extravertie aura bien plus en commun avec un boomer extraverti qu’avec un collègue Z introverti. Ce ne sont donc pas les générations qui s’opposent, mais des styles et des attentes qui cohabitent parfois difficilement.


Dans son article What Millennials Want from Work publié dans la Harvard Business Review, Bruce Pfau déconstruit l’idée que les jeunes générations ont des attentes radicalement différentes au travail. Il démontre que des aspirations telles que la reconnaissance, l’autonomie ou le sens au travail sont universelles. Les générations ne s’opposent pas : elles expriment ces besoins communs de manière différente.

Prenons un exemple concret. Un collaborateur Z, qui remet en question une méthode de travail, peut sembler insolent aux yeux d’un manager boomer. Mais ce dernier, habitué à un respect implicite de l’autorité, peut également être perçu comme rigide par le jeune collaborateur. En réalité, ces comportements traduisent des personnalités et des expériences de vie, et non un choc de générations.


Dans Generations at Work, Claire Raines et ses co-auteurs insistent sur l’importance de ne pas se limiter aux clichés, mais de valoriser les complémentarités. Chaque génération apporte une richesse unique :

  • Les baby-boomers incarnent la mémoire institutionnelle et une vision long terme.
  • La génération X est pragmatique et adaptative, naviguant entre tradition et innovation.
  • Les millennials introduisent créativité et collaboration grâce à leur aisance avec le digital.
  • Les Z apportent fraîcheur, innovation et une exigence forte en matière d’éthique et de transparence.

Le problème survient quand les managers ne savent pas orchestrer cette diversité. Il ne suffit pas de demander à une équipe de « s’entendre ». Il faut leur donner les outils pour comprendre et accepter leurs différences.


Chez PRO ATTITUDE, nous aidons les entreprises à dépasser les stéréotypes générationnels pour créer une véritable synergie entre les individus. Voici une mise en application simple et concrète pour engager vos équipes :

  1. Préparez des affirmations simples et transversales, comme :
    • « J’aime avoir des réunions structurées. »
    • « Je préfère apprendre sur le tas. »
    • « Je suis motivé par la reconnaissance. »
    • « J’aime expérimenter de nouvelles idées. »
  2. Distribuez ces affirmations sous forme de cases sur une grille (type bingo).
  3. Chaque collaborateur doit discuter avec ses collègues pour trouver quelqu’un correspondant à chaque affirmation.

L’objectif ? Montrer que les différences individuelles ne dépendent pas de l’âge, mais de la personnalité. Cet exercice ludique initie un dialogue sur les besoins et attentes de chacun, sans tomber dans le piège des stéréotypes.


Soyons honnêtes : nous avons tous ri un jour en voyant ces mèmes sur les baby-boomers accros aux PowerPoint et les Z qui veulent sauver le monde en télétravail. Mais ces caricatures ne font que distraire des vrais enjeux. Le défi pour les entreprises n’est pas de gérer une « guerre des générations », mais de tirer parti de la richesse des personnalités.

Chez PRO ATTITUDE, nous croyons que chaque individu peut trouver sa place et contribuer à une dynamique collective forte. Alors, prêt à ranger vos stéréotypes au placard et à miser sur vos équipes ? Vous verrez : les générations, comme les personnalités, peuvent faire des étincelles… mais dans le bon sens.

Un article de Joy by PRO ATTITUDE

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